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Météo rétrospective
10 novembre 2007

Nous qui faisons vivre la banque et les banquiers.

Le vent d’hier a soufflé toute la soirée, pas un seul nuage, et la nuit découverte, la température a dégringolé de nouveau. Ce matin il faisait moins deux degrés sans l’ombre d’une brume ou nuée ; de ce fait, le jour s’est vite levé puis réchauffé. Le vent d’hier s’est mis à tourner, d’abord à l’Est puis plus au Nord, enfin de nouveau du Nord-Ouest, froid, persiflant, moins océanique, charriant des nuages qui doivent être gros et tout en hauteur aussi parce que, d’ici, nous n’en voyons que le dessous, gris foncé, molleton qui s’étend jusqu’à l’horizon mais où le vent ménage des passages en éclaircies. C’est dire si la lumière joue légèrement, et que nous avons du froid. Ce froid du climat, les circonstances le rendent parfois pénible dans la maison, lorsque, comme c’est en ce moment le cas, la chaudière est en panne. Reste la cheminée, mais elle s’avère inefficace au côté nord de la maison, où je travaille d’habitude. Et pourquoi la chaudière est-elle en panne ? Il y a bien une réponse, à la base, et la voici : parce que les propriétaires qui ont installé cette chaudière ont fait des économies lors de l’installation, sur la qualité ; économies qui leur occasionnent des frais supplémentaires de dépannage chaque année. Je ne sais plus qui m’a dit une fois : le bon marché, on le paye deux fois (preuve de validité de la formule, on ne se la fait pas redire !) Ce que je sais aussi, c’est qu’il n’y a pas plus pauvre qu’un propriétaire pauvre ; dans un taudis, il vaut mieux encore être locataire, si cruel que ça puisse sembler. Parmi les personnes les plus pauvres que j’ai rencontré, je crois qu’un propriétaire était le plus pauvre de tous, et j’ai mis des années à comprendre qu’en plein centre d’une grande ville, et propriétaire de son logement, il n’avait pas l’électricité. Mais un jour, le plafond de son voisin du dessous s’est effondré pendant la nuit. Dès lors nous, voisins, avons su qu’il avait une salle de bain non carrelée, dont le sol était en terre battue, au troisième étage d’un immeuble en 2004. Cet homme s’appelait Georges, et possédait une voix extrêmement grave à l’accent léger, perdu dans le grave, si bas qu'il manque à la musique (un chef de chœur, n’importe lequel, l’aurait retenu. Il y a un correspondant de Radio France à Moscou, journaliste au quotidien " Temps nouveau ", qui s’appelle Boris Toumanov, et dont la voix peut rivaliser. Mais on l’entend moins à présent qu’il y quatre ou cinq ans, cette voix de Boris Toumanov, si étonnante et juste.) Cette attitude du propriétaire avec sa chaudière, pour sa rationalité spéciale, du besoin, ressemble beaucoup à ce que rencontre l’usager d’une banque. Sans que je sache développer le mode de cette analogie, je vois que l’usager prête son argent à sa banque, et que sa banque, lorsque c’est elle qui lui prête à son tour, demande qu’une somme supplémentaire lui soit donnée, cette fois-ci. Ça peut s’appeler du vol. On n’appelle ça différemment, pour la même raison qu’il n’arrive pas que tous les clients d’une banque décident, en réprimande par exemple, de fermer leur compte le même jour. Compte tenu que la plupart des banques vivent aujourd’hui de la vente de services, cela aurait une conséquence désastreuse sur leur empire. Je me demandais souvent jusqu’à cet été pourquoi est ce qu’il n’existe pas une association puissante des personnes victimes d’agios et autres captations bancaires. Les riches sont les premiers à pouvoir faire cela ; ce qui s’est passé cet été en Angleterre — que tout le monde a retiré ses billes d’une banque en même temps et que la banque a sombré — explique pourquoi cela n’arrive pas plus souvent : parce que c’est l’Etat britannique qui a relevé la banque, avec des fonds publics, c’est-à-dire la contribution des usagers communs de la banque. Auxquels, tout de même, on ne ferait pas le coup trop souvent. Une fois pourrait être déjà trop, en principe.
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