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Météo rétrospective
15 novembre 2007

Chasse

Il faisait aussi beau que froid ce matin, le beau l'emportant peut-être tel qu'il était, ce qui n'est pas rien puisque il n'a pas fait plus de un degré aujourd'hui, sauf à midi, la température a doublé. Il faisait beau par l'éclat de lumière que le froid permet, tout ce qui pourrait appartenir à la brume, toute particule d'eau susceptible d'être en suspens dans l'air étant, là, tenue contre le sol par le gel franc. Sur la route, cette splendeur était manifeste. Surtout qu'à la radio, cherchant les fréquences, je tombais sur un enregistrement aux voix qui ne pouvaient être simplement de radio, bien que connues. Sinon d'une radio inconnue, ce qui m'intriguait, mais pas longtemps car j'avais vite reconnu les dialogues de la partie de chasse augurale dans La Règle du jeu, dont l'écoute alors, par ce temps franchissant un haut plateau, quand c'est tourné en Sologne, me ravissait. En arrivant chez Mme R. je n'y faisais pas attention, mais la première chose qu'elle me dit, après le petit chien qu'elle garde, Diva, et qui m'aboie depuis l'étage dès que j'ai sonné, c'est : "Ah ! Ce matin nous avons fait une bonne chasse." Ce à quoi je répondis : "Vous avez tué un rat." Parce que je savais que depuis un mois, un rat fait des dégâts dans les parties du bas de la maison. Elle confirmait donc et me racontait, avec amusement, comment Diva prit le rat dans sa gueule et dès lors c'était fait, un gros rat pourtant, ne le lâchant plus et le secouant, par jeu d'instinct, vite, le tuait. Mme R. venait donc de faire un brin de toilette à Diva, le museau, les pattes, sanguinolants, et se trouvait réellement ravie de la prise de ce rat, félicitant Diva, puis m'annonçant qu'elle même (contrairement au chien) n'ayant pas encore petit-déjeuné (il était 9 heures), elle ne descendrait que dans un moment au jardin où je n'avais qu'à commencer par ce sur quoi nous nous mîmes d'accord. Après ça j'ai commencé par extraire des rosiers bouturés voilà deux ans, les racines profondes, contre un mur, pour les planter à différents endroits, qu'il était nécessaire que Mme R. vienne me désigner. Toute la question étant la place ; peu de places disponibles, si bien que ce qu'on enlevait là où l'on allait placer les rosiers, il fallait le mettre ailleurs (sorte de jeu de chaises musicales, d'ailleurs une motte de hautes plantes à fleurs bleues, mais coupées à présent, finit la matinée dans la brouette, pour la belle-fille de Mme R.). Mais ce fut l'occasion pour elle de me reparler du combat de ce rat contre Diva, manifestant son admiration du chien au regard de la taille du rat, en ajoutant : "Vous ne l'avez pas vu !? Il est là-bas, près de la porte…" Presque indignée que je ne fasse la démarche de savoir où voir le rat. Et reprenant son récit, elle allait jusqu'à me rapporter, plus par plaisanterie, mais justement, qu'elle s'était demandé pour de bon qui des deux bêtes serait mangée, vu la taille du rat. Le peu d'estime qu'elle a pour Diva, qu'elle garde pour une amie de sa fille et à qui elle donne volontiers des morceaux de biscuit, à l'ancienne mode. Je ne sais pas comment définir ce que cela peut avoir d'ancien, disons datant d'une époque à laquelle la nourriture pour animaux de compagnie n'avait pas d'existence (marché, publicité etc.) spécifique. Les feuilles que je râtissais étaient raidies de givre et j'avais froid, surtout que vu le beau soleil, j'avais pris un chapeau de paille au lieu d'un bonnet. Et puis le soleil était là-haut, sur le plateau, mais ici c'était un nuage devant. Lorsqu' à 11 heures le soleil reparut, c'était dans un courant d'air vif balançant au milieu de ses rayons une averse de petits flocons de neige, obliques. Une seconde averse comme cela survint à midi. Sur la route pour rentrer, une assez grande route, il y avait autant de feuilles roussies que si ç'avait été une allée dans un parc, et les voitures fonçant là-dedans les faisaient jouer contre le vent.
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