Il faisait beau temps ce matin, derrière une

Il faisait beau temps ce matin, derrière une brume non seulement diaphane mais si distendue qu'on y voyait la couleur du ciel au travers par endroits, alors que les collines en étaient grignotées par morceaux sans régularité, s'arrêtant au profil d'un arbre, parce que c'est une avancée en hauteur sur le sol. La matinée devint rapidement sous un grand ciel bleu puis, presque aussi rapidement, sous une grande nappe nuageuse bien haute, étendue et rayée de rouleaux réguliers enchevêtrés (flocus), les premiers cumulus firent leur apparition poussés lentement par le sud-ouest, sur de grandes bases ourlées de gris foncé, développant leurs hauteurs panachées en tons éclatants sur le fond de la nappe haute qui les dominait, et au zénith de laquelle l'azur était encore intègre. Il a fait chaud. Avec l'après-midi, c'est l'aramada des cumulus au grand complet qui s'acheminait vers nous, ponctuant en quinconce un ciel toujours limpide de ses vaisseaux plus ou moins imposants. La parade ne cessa pas avant 17 h. Lorsque le ciel tourna sombre et unanimement parcouru d'un appel de l'orage.
À 18 h. c'était fait, les grosses gouttes commençaient leur chute de plus en plus resserrée. Le temps d'avoir ramassé les premières fraises de la saison, de rentrer le linge en vitesse, et tout était trempé. Cela n'a pas duré, la pluie se raréfiant puis céssant avec l'arrivée progressive de la nuit qui esquisse une éclaircie par bribes de ciel ou de nuages hauts, de sillages d'avions.