La nuit d'hier soir finit par être étoilée,

La nuit d'hier soir finit par être étoilée, montrant les mêmes nuées du couchant mais passées à l'Est, où la lune se levant les distinguait du ciel obscur en attribuant des rousseurs lumineuses sur leurs bordures.

Temps changeant depuis ce matin, dont la fraîcheur semblait modérée, commençant par un ciel gris sans vent, sans trop de relief sinon quelque impression de fuyantes à la Ruskin, qu'un plan diffus dans le ciel marque tout seul. Puis il a fait un soleil doux, chaud sans exagérer, que les vacanciers sur le retour regardaient d'un air plein de regrets. La menthe est en fleur, le poirier charger de fruits pas mûrs mais lourds, qui se décrochent au moindre courant d'air, par l'élan cinétique qu'adopte la branche avec sa masse disproportionnée de fruits. Des nuages hauts continuaient de former un voile diaphane, ajouré par endroits, mais plus ou moins franchement, et l'après-midi s'est étirée paresseusement dans ses heures ultimes sous cet éclairage doux, prenant une teinte ensoleillée brièvement, ou seulement son indice, et finalement il est tombé d'infimes gouttes de pluie pendant une vingtaine de secondes, le temps d'avoir décroché le linge déjà sec. La pellicule nuageuse s'est épaissie dans le début du soir, prenant les airs d'une fumée plane, et évidemment occupée de volutes, vagues, à peine discernables, mais caractéristiques, dont une présentant un ton de rose rouge en apostrophe estompée, localisée par son centre, mais dépourvue de bord, de limite, et même de ce qui pourrait s'apparenter à un dégradé.

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[Ph.]

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