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Météo rétrospective
27 août 2008

Ino (dans "Ivresse de brumes, griserie de nuages / Poésie bouddhique coréenne (XIIIème - XVIème siècle), nrf p. 179)

Bras tranché au monastère Sorim

Un coup de lame de givre tranche le vent du printemps,
Tout enneigée, cour vide où tombent les feuilles rouges ;
Le vrai, le faux, la discussion alors prend fin :
Le croissant de lune froide repose sur la cime de l'ouest.

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Commentaires
M
Oui, ou relire toujours les mêmes quatre lignes dans le livre, ne survolant qu'une seule fois les autres poèmes, pour revenir à celui dont on en sait plus le titre mais que l'on reprend toujours, dont on trouve à chaque fois un truc nouveau dans l'image ; s'imprégner, c'est la façon proto-asiatique — et elle typiquement européenne ou je ne sais quoi (française ?).
D
C'est souvent le cas avec la poésie asiatique. Mais j'aime aussi la lire de façon "idiote", passant souplement à travers le maillage des codes pour m'ébattre dans la joyeuse terre des contresens (elle est sans limites, et finalement on y retrouve toute la littérature)...
M
En fait, le quatrain de Ino m'intéresse aussi parce qu'il est excessivement codé, le jeu métaphorique de la pluie et du beau temps y est poussé à l'extrême : les feuilles d'automne comme image de la flaque de sang…<br /> Pour t'en donner une idée, le traducteur a eu recours à 6 notes de renvois en fin du volume ; 6 notes pour un quatrain ! Encore heureux, il y en a une qui correspond au titre…
D
"D'abord je m'étonne, la couverture et l'oreiller sont froids<br /> puis je m'aperçois que la fenêtre est lumineuse<br /> nuit profonde, la neige doit être abondante<br /> de temps à autre, le bruit d'un bambou qui casse"<br /> <br /> Po Chu Yi (772-846) ("Un homme sans affaire", Moundarren)
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