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Météo rétrospective
9 septembre 2008

John Muir ("Souvenirs d'enfance et de jeunesse" éd. José Corti p. 125)

"Aussi, après lui avoir laissé tout le temps de faire un abondant repas, je le sortis sans tarder de la boîte et l'enfermai dans une chambre inutilisée de la maison, où mon père avait suspendu une bonne quantité d'épis de maïs sélectionnés pour la semence. Ils étaient pendus par l'enveloppe à des cordes tendues d'un mur à l'autre de la pièce. D'un des montants du lit, l'écureuil réussit à bondir sur la corde et à détacher un épi, qui tomba par terre. Puis il sauta sur le plancher, saisit fermement cette lourde charge, l'emporta tout en haut d'un des montants du lit (pourtant ciré donc glissant) et s'y installa confortablement en la tenant en équilibre. Il se mit ensuite consciencieusement, de ses longues dents acérées, à détacher les grains de maïs un par un, et à en consommer le germe tendre et sucré tout en laissant tomber la partie dure. De cette manière magistrale et en travaillant à un rythme accéléré, il mit en pièces plusieurs épis par jour ; s'étant, par ailleurs, installé dans une boîte un bon lit bien chaud, il était comme un coq en pâte et se faisait du lard. C'est alors que les courses en liberté dans la neige et en haut des arbres lui revinrent, je suppose, en mémoire. Toujours est-il qu'il se mit à chercher à s'échapper. Il commença, bien-sûr, par s'attaquer à la fenêtre, mais comprît que ses dents étaient sans effet sur la vitre. Il s'en prit ensuite au châssis, dont il rongea le bois jusqu'au niveau du verre : ce fut alors que mon père, qui se trouva monter par hasard à l'étage, découvrit les ravages auxquels étaient soumises ses semences et fit chasser aussitôt le coupable de la maison."

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