Reprise des travaux chez Mme R. ce matin, dans la
Reprise des travaux chez Mme R. ce matin, dans la vallée, où la matinée s'est vite mise à être chaude. Heureusement, dans le jardin du bas, les deux espèces de pêchers nains, qui sont assez tardifs, portaient encore quelques fruits et j'en suçais les chairs pour me désaltérer car Mme R. avait omis d'ouvrir la porte de l'ancien office qui donne sur le jardin et où se trouvent les bouteilles de Volvic… Pour d'aussi petits fruits, les noyaux sont énormes dans cette variété, mais la saveur en est telle que s'il n'y avait que le noyau, on tenterait malgré tout de le manger. Le soleil n'était pas franc, et la pluie comme attendue depuis un moment en dépit de l'absence d'un front nuageux qui s'est justement présenté ce matin, surmontant les abords abruptes du plateau vers l'Est. Dès lors, le temps, qui avait été plein de vent ces jours-ci, dans un sens puis dans l'autre, est devenu tout à fait étouffant. Il n'y avait pas un souffle d'air et l'après-midi a tourné court sous un ciel de plomb qui, s'il était encore bleu, partagé, rendant le soleil ténu presque intenable à 15 h., s'était entièrement chargé de nuages dont tombaient d'abord, comme une semonce pour voir, quelques énormes gouttes pas plus d'une demie-heure après. Quelques passages pluvieux suivirent dans ce genre, marrant, dans le ton du ciel où roulait de plus en plus longuement la phrase unique du tonnerre. Et vers 17 h. 30 ce fut le rideau de pluie, toujours les grosses gouttes, dans les 3 cm de diamètre, mais si serrées qu'on ne pouvait plus passer entre. Peu avant 19 h. l'accalmie semblait s'être installée de nouveau, les gouttes de pluie ne tombant que tous les trois mètres et les deux secondes, dans un ciel gris clair, lumineux du soir et lavé. Une brise indolente arrive de l'ouest avec un fumet de bois brulé dans la nuit.