Maintenant, à l'heure de préparer le dîner, c'est

Maintenant, à l'heure de préparer le dîner, c'est un rectangle d'un bleu dense témoignant du jour qui se découpe dans le haut de la fenêtre de la cuisine. Pour cela, il a fallu que la pleine lune d'équinoxe accable notre sommeil la nuit dernière, doublée du miaulement insistant des chats. Y compris Bikini, qui m'a tiré du lit à force de supplications, à je ne sais quelle heure, et m'a précédé jusqu'à la porte du jardin dès que j'étais levé. Dehors, sur la pelouse aux pâleurs lunaires, la silhouette noire et floue de Myrtille, l'angora noir des voisins, l'attendait. Ce matin, rien ne semblait décidé quant au temps mais il faisait doux. C'est à la factrice que j'ai fait remarqué qu'elle pouvait voir du ciel bleu dans son rétroviseur, donc en fin de matinée. Le temps s'est en effet levé, demeurant plutôt beau jusqu'au soir, dans un soleil clément quoique sans franchise, et jusqu'à son couché derrière des nuages amples, de type savane dans une publicité de lotion capillaire, avec des tons d'orangé ourlés de mauve, formant une haute coiffe d'apparat sur l'horizon. Les étoiles ne sont pas nettes ce soir.