Une odeur d'étable rappelait la fraîcheur de

Une odeur d'étable rappelait la fraîcheur de l'air ce soir, et hier déjà, tandis que Mercredi, à Marseille, il y avait du marin en fin de journée. Humidité dans le contact de l'air, qui s'est poursuivie de façon plus marquée dans la matinée de Jeudi, jusqu'à un peu de froid causé par un voile quasiment opaque, blanchissant le ciel à l'Est vers 13 h. Il y avait ainsi quelque chose comme de l'inquiétude dans la douceur de l'air du soir, toujours ce Jeudi, et comme cela arrive lorsque les soirs commencent à s'allonger franchement, aux abords de l'équinoxe, et que la nuit finit pourtant bien par tomber. J'y étais peut-être plus sensible encore qu'à l'accoutumée parce que je devais faire une lecture ce soir-là, à la librairie nommée "L'Odeur du temps", au moment justement auquel la nuit serait commençante, et le fut. Puis hier c'était de nouveau le beau temps assez uni jusqu'au soir, lorsque je roulais sur le plateau du Larzac et pouvais voir un nuage extrêmement fin par dessus le couchant, et en forme de fuseau, posé strictement parallèle au-dessus de l'horizon dont la buée chaude et rougeoyante du crépuscule le séparait tandis qu'il brillait lui d'un ton de jaune blanc et doux, formant ce qu'on appelle je crois un nuage nacré, dont l'espèce est assez rare. Les fruitiers étaient en fleurs sur toute la route jusqu'à Millau ; tous les sujets hâtifs ayant déjà troqué leurs neiges nuptiales contre l'éclat de verdure de leurs rameaux. Arrivé dans le début de la nuit, il faisait froid ici : jusqu'à - 5 degrés ce matin.
La journée a été splendide, avec quelques grands bancs de nuages plans et striés, hauts, de type banquise céleste, et la lumière dorée. Les petit-pois sont sortis.