Des grands nuages étals nous arrivent dessus par
Des grands nuages étals nous arrivent dessus par l'ouest, gravissant le ciel depuis les ors du couchant dans un dégradé vers du gris lourd qui se dissipe cependant par le bleu pâlissant du soir. Mais la nuit qui vient de passer, déjà, vers minuit, nous a fait le coup de la pluie : il y avait des éclairs bleus et lointains dans l'obscurité nocturne, puis un vent s'est levé, virant à la brise vivace, emportant quelques feuilles sur les arbres, charriant aussi de la fraîcheur, et ce matin le ciel était bleu ; le sol sec. La journée s'est passée comme ça, dans un four, la plus chaude depuis le début de l'été, jusqu'à 34 degrés, l'air chaud se déplaçant par les espaces pas trop encaissés ni trop hauts, ainsi la place proche du potager, avec le grand mur tourné vers l'ouest, était brulante, et le mur recrachait toute la chaleur du jour. La route aussi ; c'est là que l'on comprend un caractère urbain des plus important, des meilleurs, qui est de produire de l'ombre. Avec ça, les haut-parleurs dans les rues du village dégoisent toute la journée des airs de chanson. Est ce par quelque ironie perfide du comité des fêtes, depuis lundi que les haut-parleurs sont installés, ça fait bientôt dix fois que passe le même vieux tube pourri, de Téléphone : "Je rêvais d'un autre monde".